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| Rétrovirus endogène | |
| | Auteur | Message |
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Fredo Débutant
Nombre de messages : 5 Age : 62 Localisation : Yvelines France Date d'inscription : 03/02/2013
| Sujet: Rétrovirus endogène Dim 3 Fév 2013 - 14:17 | |
| Bonjour à tous
Pour information, Genève vient de participer au recrutement de la dernière candidate des essais cliniques de phase 2a, menés à Genève et à Bâle. (10 patients)
Cette étude permettra d'abord d'estimer l'aspect sécurité du produit. A ce jour, aucun effet indésirable n'a été observé chez aucun des patients ayant reçu par perfusion cet anticorps, destiné à éliminer une protéine générée par un rétrovirus endogène.
Par conséquent cette étude devrait passer très rapidement en phase 2b, étude multicentrique devant recruter 100/150 personnes, en septembre 2013 au plus tôt.
Vous pourrez obtenir de plus amples informations sur Le site ForSEPs.org
Nous avons sur ForSEPS trois patients ayant été enrôlé dans la phase 2a, auxquels on propose dès maintenant des doses répétées (mensuelles).
Bonne journée,
Fred | |
| | | Vanilleee Incroyable
Nombre de messages : 1289 Age : 42 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Dim 3 Fév 2013 - 18:32 | |
| Merci pour l'info, ms de quel traitement s'agit-il ? | |
| | | Fredo Débutant
Nombre de messages : 5 Age : 62 Localisation : Yvelines France Date d'inscription : 03/02/2013
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Lun 4 Fév 2013 - 12:13 | |
| Bonjour,
Il ne s'agit pas encore d'un traitement mais d'un essai clinique.
Un chercheur français, Hervé Perron, a découvert qu'un rétrovirus endogène, tapi dans notre génome depuis très longtemps, pouvait se réactiver sous certaines circonstances et générer une protéine, celle-ci démarrant la cascade inflammatoire de la SEP.
La présence de cette protéine a été observée chez 75% des malades de la SEP.
La cible de cet essai est d'injecter un anticorps destiné à supprimer cette protéine, pour juguler cette cascade inflammatoire.
Je te copie ci-dessous un texte d'Hervé Perron sur le sujet, posté sur notre forum :
Bonjour,
A la suite du débat que j'ai pu lire sur ce site, Frédéric Bonneau m'a contacté pour avoir des explications sur certains points qui ont été évoqués entre vous. A sa demande, je les reproduits pour tous ceux que cela intéressera.
Tout d'abord permettez-moi de vous confirmer que cela fait plus de 20 ansque j'avais fait mes premières observations sur un rétrovirus dans la SEP:
Perron, H., C. Geny, et al. (1989). "Leptomeningeal cell line from multiple sclerosis with reverse transcriptase activity and viral particles." Res Virol 140(6): 551-561.
Perron, H., B. Lalande, et al. (1991). "Isolation of retrovirus from patients with multiple sclerosis." Lancet 337(8745): 862-863.)
Mais il a fallu 8 ans pour arriver à en cultiver des quantités suffisantes pour obtenir sa séquence à partir de virion purifié, en collaboration avec Jeremy Garson (University College of London):
Perron, H., J. A. Garson, et al. (1997). "Molecular identification of a novel retrovirus repeatedly isolated from patients with multiple sclerosis. The Collaborative Research Group on Multiple Sclerosis." Proc Natl Acad Sci U S A 94(14): 7583-7588.
Puis confirmer qu'il appartenait à une famille de rétrovirus "endogènes" (donc pas du tout des rétrovirus calssiques, mais des virus "génétiques", dormants dans notre génome et réactivés par des facteurs externes, comme certaines infections):
Blond JL, Beseme F, Duret L, Bouton O, Bedin F, Perron H et al. Molecular characterization and placental expression of HERV-W, a new human endogenous retrovirus family. J Virol 1999; 73(2): 1175-1185.
Il a fallu aussi observer que ces particules "endogènes" étaient toxiques pour les cellules gliales, en Collaboration avec F. Rieger (INSERM, Paris):
Menard A, Amouri R, Michel M, Marcel F, Brouillet A, Belliveau J et al. Gliotoxicity, reverse transcriptase activity and retroviral RNA in monocyte/macrophage culture supernatants from patients with multiple sclerosis. FEBS Lett 1997; 413(3): 477-485.
Puis il a fallu encore 4 ans pour montrer que ce rétrovirus était immunopathogène, en collaboration avec Monique LAfon de l'institut PAsteur (PAris):
Perron H, Jouvin-Marche E, Michel M, Ounanian-Paraz A, Camelo S, Dumon A et al. Multiple sclerosis retrovirus particles and recombinant envelope trigger an abnormal immune response in vitro, by inducing polyclonal Vbeta16 T-lymphocyte activation. Virology 2001; 287(2): 321-332.
Puis encore cinq ans pour trouver comment il activait le système immunitaire pour provoquer une cascade inflammatoire et autoimmune, en collaboration avec l'équipe de P. Marche (INSERM, Grenoble)... et bloquer la protéine activatrice avec des anticorps:
Rolland A, Jouvin-Marche E, Viret C, Faure M, Perron H, Marche PN. The envelope protein of a human endogenous retrovirus-W family activates innate immunity through CD14/TLR4 and promotes Th1-like responses. J Immunol 2006; 176(12): 7636-7644.
Puis Geneuro a été créee sur le projet qui vise à traiter la SEP en neutralisant une protéine endogène en amont de la cascade pathologique qui conduit à la maladie et il a fallu 5 ans pour développer les modèles pré-cliniques et soumettre toutes les analyses réglementaires à l'agence du médicament, pour enfin obtenir le feu vert pour débuter les essais cliniques en 2012. La phase I sur volontaires sains a été finalisée avec succès et nous sommes maintenant en train de finir la première phase (IIa) sur pateints SEP et prevoyons de faire la première étude d'efficacité (IIb) pendant l'année 2013 sur de nombreux centres en Europe (de l'Ouest et de l'Est...ne les oublions pas, ils n'ont quasiment rien pour se traiter!).
Vous comprendrez donc que, au delà des préjugés et réticences académiques à accepeter des issues innovantes dans des domaines "dogmatisés", il faut quand même beaucoup de temps pour arriver à comprendre un domaine nouveau de la biologie humaine et de la médecine...jusqu'à pouvoir proposer un premier traitement aux patients (et beaucoup d'investissement en travail et en argent pour le faire).
Je crois que notre société entretien le mythe de la rapidité que permettrait l'avancée de la science et des technologies...mais cela ne permettrait d'aller plus vite que pour résoudre des aspects résolus au 20ème siècle, avec les moyens de l'époque (microbes, virus et parasites de l'environnement et, antibiotiques, vaccins etc...). En fait cette technologie "moderne" ne nous permet finalement que d'avoir enfin les moyens d'aborder les questions irrésolues au 20ème siècle: d'abord celles des maladies chroniques inflammatoires et/ou dégénératives qui ont des bases multifactorielles, mais dont nous avons montré que certaines pouvaient avoir un "point de passage obligé" parmi les "virus génétiques" de notre génome (les rétrovirus endogènes).
Donc on peut étudier des choses beaucoup plus complexes, mais pas aller plus vite qu'avant...et il faudra toujours une carrière entière, une vie (ou plusieurs) pour aboutir à des solutions pour traiter et guérir (traiter ne suffit pas!) toutes ces maladies chroniques autoimmunes et dégénératives...sans parler du cancer. C'est à ces domaines que sert notre "technologie moderne", mais pas en allant plus vite que les garandes découvertes déjà faites auparavant, avec les moyens de leur époque!
Aussi, comme vous l'aurez constaté avec les exemples des grandes étapes que j'ai évoquées en citant des publications scientifiques qui les ont jalonnées, une recherche ne progresse pas et ne peut aboutir (presque toujours, je crois) du fait d'un individu seul et isolé dans ses recherches. Jamais ce chemin n'aurait été parcouru sans toutes les collaborations qui ont permis de franchir toutes les étapes cruciales qui nous ont conduits aujourd'hui à évaluer un traitement chez les malades SEP. C'est aussi un hommage à rendre à tous ceux qui ont l'esprit ouvert et acceptent de travailler en commun sur l'inconnu, de partager des risques et...aussi de belles découvertes en chemin!
Enfin, je voudrais apporter une petite précision concernant une remarque sur les "anticorps thérapeutiques". En effet, les anticorps ne sont pas en eux-mêmes une source d'effets secondaires car, depuis longtemps on les a utilisés par exemple pour les sérums anti-tétanique, anti-venin et, aussi, aux temps de l'épidémie, anti-polio. Comme ces anticorps peuvent être dirigés contre des cibles spécifiques, on les utilise pour les neutraliser ou les inactiver. C'est très bénéfique et sans risque important quand la cible est une protéine de bactérie ou de virus qui n'est pas présente normalement dans l'organisme et qu'il fuat neutraliser et éliminer pour guérir. C'est cette approche que nous développons, en ciblant une protéine du rétrovirus endogène qui est très vraisemblablement responsable de l'activation (initiale et chronique par la suite) de la cascade "pathologique" dans la SEP et , grâce aux anticorps recombinants "humanisés" on peut les utiliser de façon répétée sur le long-terme, si besoin.
Par contre, les graves effets secondaires rapportés par une personne sur votre blog (il y a de nombreuses publications médicales qui le décrivent maintenant) ne sont pas dus à l'utilisation de ces anticorps, mais bien au fait qu'on les a générés contre des molécules (marqueur cellulaire, récepteur à fonction essentielle, etc..) qui ont un rôle physiologique vital, notamment dans le système immunitaire. La stratégie thérapeutique reste la même: bloquer les cellules immunitaires pour freiner l'inflammation et ses troubles associés (poussées etc...), et il n'y a pas que les anticorps, car il y a de petites molécules chimiques utilisées aussi pour faire de même. Donc le problème n'est pas l'anticorps, mais ce qu'on lui fait reconnaitre et bloquer: une molécule virale étrangère (ou une toxine, un venin) ...ou bien des molécules qui ont un rôle majeur dans les défenses immunitaires. Dans le deuxième cas, malheureusement, les effets secondaires sont implicitement liés au blocage de fonction immunitaires correspondant aux fonctions des cellules ou des récepteurs ciblés!
Donc, ce n'est pas l'anticorps qui est un produit à risque, c'est la nature et les fonctions (physiologiques, ou totalement anormales) de la cible choisie (molécule de l'organisme normal ou molécule étrangère et sans rôle physiologique).
J'espère que ces explications répondent à vos questionnements tels qu'il mont été soumis par Frédéric Bonneau. Je souhaite sincèrement que ce long et pénible cheminement soit couronné de succès...pour vous qui souffrez de SEP, et pour ceux qui souffrent d'autres maladies par la suite j'espère aussi.
Hervé Perron
Bonne journée,
Fred | |
| | | Cecolympe Brave
Nombre de messages : 712 Age : 36 Localisation : Woluwe-St-Lambert Date d'inscription : 19/03/2011
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Lun 4 Fév 2013 - 21:49 | |
| Merci de nous faire partager cette information très intéressante ! Ça fait plaisir de voir autant de "pistes" foisonner ces temps-ci...et paradoxalement, je trouve aussi que c'est un peu déprimant de voir que ça va dans tous les sens ! Je suis intimement persuadée qu'il n'y a pas "une" réponse, mais plusieurs, ce qui expliquerait la diversité des SEPs observées également. Et ça, c'est pas en faveur des "dogmes" actuels que nous sortent nos neurologues ! On attend de voir donc, et serait ravie dans certaines circonstances à m'impliquer dans l'une ou l'autre étude qui m'inspire en fonction de mes moyens. | |
| | | Vanilleee Incroyable
Nombre de messages : 1289 Age : 42 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Lun 4 Fév 2013 - 21:58 | |
| C'est vraiment très intéressant. J'espère que tout ceci pour se vérifier et qu'on pourra en tirer des approches thérapeutiques.
J'ai vu récemment une émission "La vie cachée de nos gènes". On y parlait d'épigénétique etc. et notamment comment un élément ou un autre peut avoir un impact sur les mofications génétiques, mais également sur le fait que certains gènes ou modifs s'expriment ou pas. Les gènes sont en interaction avec l'environnement. | |
| | | Lobidique Incroyable
Nombre de messages : 1438 Age : 69 Localisation : Tervuren Date d'inscription : 14/04/2012
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Mar 5 Fév 2013 - 7:06 | |
| Tout n'est certainement pas aussi simple que certains voudraient le croire (ou nous le faire croire) !
A quand un neurologue qui admettra qu'il ne sait pas encore grand'chose de cette sacrée SEP ? Evidemment ce ne serait pas très rassurant mais probablement plus honnête. Je préfèrerais un médecin qui écoute "vraiment" et qui accepte que les malades ont quelque chose à lui apprendre. Je ne l'ai pas encore trouvé. Cette relation que j'ai avec mon généraliste et ma gynécologue, j'aimerais la trouver aussi chez un neurologue.
Qui connaît mieux notre maladie que nous ! La SEP, si elle a des similitudes, est différentes chez chacun de nous. | |
| | | Bougeotte Incroyable
Nombre de messages : 3897 Age : 60 Localisation : Fléron ( Liège) Date d'inscription : 13/04/2008
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Jeu 7 Fév 2013 - 17:22 | |
| Je suis vraiment d'accort avec toi Lobidique. Le mien de neuro attends et espère les progrès scientifique. Il s'appelle Sadzot Bernard et serait un des meilleurs pour toute la Belgique c'est ce que dit ma mère et pense aussi mon père. Moi par contre je vois pas trop de changement positif. J'ai l'impression que le neurologue ne sert qu'à voir les dégats de ce que fait la maladie sep. Sinon je me demande souvent à quoi sert un neurologue. Et on se bat contre quoi finalement notre sep, a t'on des raisons de se battre finalement. Bougeotte
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| | | Fredo Débutant
Nombre de messages : 5 Age : 62 Localisation : Yvelines France Date d'inscription : 03/02/2013
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Sam 9 Fév 2013 - 18:47 | |
| Bonjour Bougeotte. Je ressens parfois ce sentiment, je me demande de temps en temps à quoi cela sert de continuer à "se battre". Pour moi, c'est une façon de rester vivant. De continuer à s'accrocher pour qu'au bout du compte, ce ne soit pas cette maladie qui remporte la partie. Les neurologues sont souvent contraints de gérer les cas cliniques qui se présentent, et n'ont pas nécessairement le temps de se pencher sur les progrès de la recherche, pour ceux qui s'y intéressent. Recherches qui continuent d'avancer, et qui permettent de nous faire espérer un jour le bout du tunnel. Allez, courage, on va s'en sortir Bonne journée, Fred | |
| | | Fredo Débutant
Nombre de messages : 5 Age : 62 Localisation : Yvelines France Date d'inscription : 03/02/2013
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Dim 10 Fév 2013 - 18:39 | |
| Les premiers résultats de l'étude de phase 2a sur les patients SEP concernant l'anticorps monoclonal GNbAC1 développé par la société Geneuro seront présentés au 65 ième congrès de l'académie américaine de neurologie, se tenant du 16 au 23 mars 2013 à San Diego aux US.
http://www.aan.com/
Rappel données de cette étude :
http://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT016 | |
| | | Fredo Débutant
Nombre de messages : 5 Age : 62 Localisation : Yvelines France Date d'inscription : 03/02/2013
| Sujet: Re: Rétrovirus endogène Sam 27 Avr 2013 - 22:26 | |
| Pour information, les résultats complets concernant cet essai seront donnés en juin prochain. Seuls des résultats préliminaires ont été donnés lors du congrès de l'ANN.
Cette phase 2a était d'abord destinée à évaluer les aspects liés à la sécurité. Les transfusés n'ont noté aucun effet secondaire, ce qui implique le passage à une phase 2b, voire 2b/3
En automne, des informations devraient être données sur la phase 2B, qui sera cette fois multi-centrique.
Vous pouvez aussi consulter www.forseps.org pour plus de précisons. | |
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| Sujet: Re: Rétrovirus endogène | |
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